© Lisa Sorgini
Cet après-midi en revenant du boulot, après avoir acheté le cadeau d’anniversaire d’une copine de ma fille pour demain après-midi et juste avant d’aller chercher mes enfants à l’école, j’ai eu un accrochage en voiture.
Je n’avais jamais eu d’accident, je croise les doigts pour que ça n’arrive jamais. Je n’ai rien eu heureusement, juste un peu de peinture du type qui m’a pourri ma fin de journée.
J’étais à un stop, j’ai attendu longtemps qu’une jeune-fille traverse avec son chien qui marchait tout doucement. Je me suis engagée en vérifiant bien que personne n’arrivait. Le conducteur a débarqué de je ne sais où et m’a doublée sur le droite. J’ai réussi à l’éviter en roulant un peu sur le terre-plein. Trop tard, les carrosseries s’étaient frôlées. On s’est arrêté, je lui ai demandé si c’était normal maintenant de doubler sur la droite, je me suis tout de suite pris une salve de paroles bienveillantes et me suis fait traiter entre autre de grande malade.
Une fois calmée chez moi et en faisant un « replay » qui devient un peu plus net, j’ai presque la certitude que le type en voiture arrivait derrière moi et non pas de la droite comme il me le faisait croire pour que je sois en tort. Une femme au volant et blonde de surcroît, c’est fou comme ça peut parfois représenter du pain béni pour être la cible de mâles misogynes. Je le vis presque chaque jour sur le chemin du travail, sur l’autoroute comme sur les routes en ville. C’est tellement facile de s’en prendre à un être dit « inférieur » et seul bien évidemment en voiture. Sa voiture n’avait rien, vraiment rien, il voulait peut-être refaire cette partie de carrosserie et se dit que son assurance fonctionnera ? Je n’ai pas compris, vraiment rien compris à cet acharnement.
Je suis choquée ce soir, par tant de violence soudaine et si gratuite. J’ai la chance de vivre dans un quartier tranquille, de travailler dans un lieu civilisé, et depuis cet événement je n’arrête pas de penser à toutes les femmes qui se font harceler, insulter, malmener, en France et dans le monde. Si je n’avais pas cette chance et si j’en avais la possibilité, je prendrais des cours de self-defense pour savoir me débrouiller en cas d’altercation plus grave. Je n’aime pas me faire marcher sur les pieds et surtout pas parce que je suis une femme. Je ne supporte pas de subir un doigt d’honneur d’un poids-lourd qui un matin a changé de voie soudainement et m’a gratifié de ce geste charmant et distingué parce que j’avais osé le klaxonner, scandalisée par la façon de conduire de ce camion pesant plusieurs tonnes et imaginant le pire si mes enfants étaient à l’arrière.
Bref, demain sera un autre jour…
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